Jusqu’au
20 janvier 2014, le Musée Jacquemart-André vous invite à découvrir une
cinquantaine d’œuvres de peintres britanniques des années 1860 jusqu’à la
Première Guerre mondiale à travers l’exposition « Désirs et volupté »
mettant en valeur la beauté féminine.
Sous le règne de
Victoria, de 1837 à 1901, la Grande-Bretagne devient la première puissance
économique mondiale. Sa révolution industrielle a mené à l’émergence d’une
bourgeoisie urbaine puritaine qui prône une morale austère. La femme est alors confinée
dans la sphère domestique et doit cacher son corps dans un souci de respectabilité.
Face à cette rigueur et aux conséquences néfastes de ce boom économique, les
peintres s’évadent grâce à leur art. La femme devient alors une muse tantôt
amoureuse, mélancolique ou vénéneuse. Elle incarne alors un idéal de beauté
tant par sa physionomie avantageuse que par la noblesse de ses sentiments.
La
nostalgie d’un âge d’or antique
Comme dans l’exposition
« Le nu masculin » du Musée d’Orsay, la beauté féminine est avant
tout représentée selon l’idéal classique gréco-romain. Les peintres Sir
Lawrence Alma-Tadema, Frédéric Lord Leigton et Albert J. Moore en sont d’ailleurs
les dignes héritiers. Ils s’inspirent à la fois de l’histoire, des scènes de la
vie quotidienne et de l’esthétique de cette époque. Légèrement drapées dans des vêtements
soulignant leurs formes harmonieuses, les Jeunes
filles grecques ramassant des galets au bord de la mer montrent l’importance
de cet héritage classique. Leurs formes rondes et leurs postures rappellent
sans conteste l’idéal romain et les peintures de la Renaissance.
À côté de cet art
classique, Edwin L.Long et Frederick Goodall s’intéressent à l’histoire
égyptienne qu’ils s’appliquent à rendre dans des décors orientaux précis.
La
femme sous toutes ses coutures
Amoureuse,
enchanteresse ou muse de l’artiste, la femme apparaît sous un nouvel angle. Les
peintres se détachent des canons classiques pour s’inspirer de femmes de leur
entourage dans un souci de réalisme. Elles deviennent alors de véritables muses
qu’ils transforment dans leurs tableaux en beautés de l’époque victorienne.
Ils s’inspirent également du Moyen-âge pour faire de la femme une héroïne amoureuse tour à tour mélancolique et courageuse.
Ils s’inspirent également du Moyen-âge pour faire de la femme une héroïne amoureuse tour à tour mélancolique et courageuse.
Même dangereuse, la
femme enchanteresse est caractérisée par sa beauté. Froide et déterminée, elle
demeure cependant inaccessible.
La
Boule de cristal de John W.Waterhouse met en évidence l’antagonisme
entre l’innocence de la magicienne suggérée par son teint laiteux et son visage
rond, son côté séducteur souligné par sa longue robe rouge et sa dangerosité
visible grâce au crâne posé à côté de son livre de sortilèges.
Du nu à la pureté de la beauté féminine
Certains artistes iront
même jusqu’à peindre la femme nue en se servant de prétextes tels que la fable
antique ou encore la tradition des bains. Ils la dessinent dans des poses
lascives et sensuelles en harmonie avec la nature. Le nu est là encore magnifié
afin de faire de la femme l’incarnation de la beauté.
En effet, quelque soit leur inspiration, les
peintres de l’époque victorienne cherchent tous à exalter la beauté féminine
dans le cadre de la vie quotidienne. La femme représente alors la douceur, les
émotions et les sentiments. Sublimée et fantasmée, elle devient un rempart et
un refuge face au monde matérialiste et à l’austérité ambiante.
Jeunes
filles grecques ramassant des galets au bord de la mer (1871). Frédéric Leighton
(1830-1896). Huile sur toile 84 × 129.5 cm. Mexico, collection Simón © Studio Sébert Photographes.
La Reine Esther (1878). Edwin L. Long (1829-1891). Huile sur toile, 214 x 167 cm. Mexico, Collection Pérez Simón © Studio Sébert Photographes.
La Boule de cristal (1802). John William Waterhouse (1849-1917). Huile sur toile 121.6 × 79.7 cm. Mexico, collection Simón © Studio Sébert Photographes.
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