lundi 11 novembre 2013

« Désirs et volupté » : un hymne à la beauté féminine

Jusqu’au 20 janvier 2014, le Musée Jacquemart-André vous invite à découvrir une cinquantaine d’œuvres de peintres britanniques des années 1860 jusqu’à la Première Guerre mondiale à travers l’exposition « Désirs et volupté » mettant en valeur la beauté féminine.

Sous le règne de Victoria, de 1837 à 1901, la Grande-Bretagne devient la première puissance économique mondiale. Sa révolution industrielle a mené à l’émergence d’une bourgeoisie urbaine puritaine qui prône une morale austère. La femme est alors confinée dans la sphère domestique et doit cacher son corps dans un souci de respectabilité. Face à cette rigueur et aux conséquences néfastes de ce boom économique, les peintres s’évadent grâce à leur art. La femme devient alors une muse tantôt amoureuse, mélancolique ou vénéneuse. Elle incarne alors un idéal de beauté tant par sa physionomie avantageuse que par la noblesse de ses sentiments.

La nostalgie d’un âge d’or antique

Comme dans l’exposition « Le nu masculin » du Musée d’Orsay, la beauté féminine est avant tout représentée selon l’idéal classique gréco-romain. Les peintres Sir Lawrence Alma-Tadema, Frédéric Lord Leigton et Albert J. Moore en sont d’ailleurs les dignes héritiers. Ils s’inspirent à la fois de l’histoire, des scènes de la vie quotidienne et de l’esthétique de cette époque. Légèrement drapées dans des vêtements soulignant leurs formes harmonieuses, les Jeunes filles grecques ramassant des galets au bord de la mer montrent l’importance de cet héritage classique. Leurs formes rondes et leurs postures rappellent sans conteste l’idéal romain et les peintures de la Renaissance.



À côté de cet art classique, Edwin L.Long et Frederick Goodall s’intéressent à l’histoire égyptienne qu’ils s’appliquent à rendre dans des décors orientaux précis.


La femme sous toutes ses coutures

Amoureuse, enchanteresse ou muse de l’artiste, la femme apparaît sous un nouvel angle. Les peintres se détachent des canons classiques pour s’inspirer de femmes de leur entourage dans un souci de réalisme. Elles deviennent alors de véritables muses qu’ils transforment dans leurs tableaux en beautés de l’époque victorienne.
Ils s’inspirent également du Moyen-âge pour faire de la femme une héroïne amoureuse tour à tour mélancolique et courageuse.
Même dangereuse, la femme enchanteresse est caractérisée par sa beauté. Froide et déterminée, elle demeure cependant inaccessible.  
La Boule de cristal de John W.Waterhouse met en évidence l’antagonisme entre l’innocence de la magicienne suggérée par son teint laiteux et son visage rond, son côté séducteur souligné par sa longue robe rouge et sa dangerosité visible grâce au crâne posé à côté de son livre de sortilèges.
                            

Du nu à la pureté de la beauté féminine

Certains artistes iront même jusqu’à peindre la femme nue en se servant de prétextes tels que la fable antique ou encore la tradition des bains. Ils la dessinent dans des poses lascives et sensuelles en harmonie avec la nature. Le nu est là encore magnifié afin de faire de la femme l’incarnation de la beauté.
En effet, quelque soit leur inspiration, les peintres de l’époque victorienne cherchent tous à exalter la beauté féminine dans le cadre de la vie quotidienne. La femme représente alors la douceur, les émotions et les sentiments. Sublimée et fantasmée, elle devient un rempart et un refuge face au monde matérialiste et à l’austérité ambiante. 


Jeunes filles grecques ramassant des galets au bord de la mer (1871). Frédéric Leighton (1830-1896).  Huile sur toile 84 × 129.5 cm. Mexico, collection Simón © Studio Sébert Photographes.
La Reine Esther (1878). Edwin L. Long (1829-1891). Huile sur toile, 214 x 167 cm. Mexico, Collection Pérez Simón © Studio Sébert Photographes.
La Boule de cristal (1802). John William Waterhouse (1849-1917). Huile sur toile 121.6 × 79.7 cm. Mexico, collection Simón © Studio Sébert Photographes. 


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