Jusqu’au 28 janvier 2008, les Galeries Nationales du Grand Palais, à Paris, présentent une rétrospective exceptionnelle du maître de la peinture réaliste du XIXe siècle.
Cent vingt peintures et environ soixante photographies: voilà ce qui attend le visiteur de cette exposition phare de l’automne. La dernière rétrospective de Courbet remonte à plus de trente ans ! Cette fois, quatre musées se sont associés à l’événement : la Réunion des Musées Nationaux, le musée d’Orsay, le Metropolitan Museum of Art de New York et le musée Fabre de Montpellier.
Le parcours est divisé en huit parties, qui montrent la complexité de l’œuvre de Courbet et son authenticité. Vous passerez ainsi des grandes œuvres réalistes, telles que L’enterrement à Ornans et L’atelier du peintre, aux magnifiques paysages peints avec une précision extraordinaire, comme La mer orageuse, pour finir sur la triste réalité de la condition de vie de l’artiste condamné par l’État en 1873 à rembourser la destruction de la colonne Vendôme. Cette période est d’ailleurs représentée par des natures mortes illustrant la précarité dans laquelle il a vécu à cette époque.
Un autodidacte
Né en 1819 à Ornans, Gustave Courbet délaisse rapidement ses études de droit pour étudier seul les maîtres du Louvre et peindre des paysages dans la forêt de Fontainebleau. Il s’inspire à ses débuts de deux grands artistes romantiques, Géricault et Delacroix, qui ont une influence sur ses premières œuvres ( Odalisque et La nuit classique de Walpurgis ) et sur ses autoportraits ( Courbet au chien noir, en 1842, et L’homme blessé, en 1844 ). Il peint ensuite de nombreux paysages qui montrent déjà son intérêt pour la nature.
Après la révolution de 1848, il fréquente Proudhon, Champfleury et Baudelaire. Il devient alors le défenseur du « réalisme », défini comme la représentation fidèle du réel en réaction contre l’idéalisme et les canons officiels. Ce mouvement artistique est une transition entre le romantisme et l’impressionnisme. Courbet réalise alors trois grandes œuvres qui annoncent la naissance du courant réaliste : Un après-dîner à Ornans en 1849, Les casseurs de pierres en 1849 et L’enterrement à Ornans en 1849-1850.
Sa réputation sulfureuse atteint son point culminant en 1870, lorsqu’il participe à la Commune. Il est alors emprisonné pendant six mois. Il est également accusé d’avoir ordonné le renversement de la colonne de Vendôme et doit payer sa restauration. Ruiné et craignant des contraintes corporelles, il s’exile en Suisse où il peint quelques autoportraits et des natures mortes exprimant son désarroi. Il meurt peu de temps après, le 31 décembre 1877, sans avoir effectué le premier versement de sa dette.
Sa réputation sulfureuse atteint son point culminant en 1870, lorsqu’il participe à la Commune. Il est alors emprisonné pendant six mois. Il est également accusé d’avoir ordonné le renversement de la colonne de Vendôme et doit payer sa restauration. Ruiné et craignant des contraintes corporelles, il s’exile en Suisse où il peint quelques autoportraits et des natures mortes exprimant son désarroi. Il meurt peu de temps après, le 31 décembre 1877, sans avoir effectué le premier versement de sa dette.
Des autoportraits aux manifestes réalistes
Les autoportraits sont une part importante de l’œuvre de Courbet. Il exprime son inspiration romantique par le caractère passionné et rêveur de ses dessins. Le portrait de l’artiste, dit Le désespéré, en 1844-1845, montre un aspect plus ambigu du peintre qui apparaît comme angoissé et mélancolique. Ce tableau original contraste avec l’image joviale que se faisaient de lui ses contemporains et avec ses autoportraits classiques qui ne dénotent guère d’émotion dans le visage de l’artiste.
Ses toiles sont aussi marquées par ses racines familiales et plus particulièrement par la ville d’Ornans présente dans plusieurs de ses œuvres, telles qu’Un après-dîner à Ornans en 1848-1849, L’atelier du peintre en 1855 et Un enterrement à Ornans en 1849-1850. Ce tableau gigantesque de 515 cm de hauteur et de 668 cm de longueur marque un tournant dans la vie artistique de Courbet. Cette œuvre réaliste traite en effet pour la première fois de la vie quotidienne de simples provinciaux sans pittoresque et sans pathos dans un format réservé au genre noble de la peinture historique. Elle engendre un scandale chez les professionnels et le public. Courbet n’obtient d’ailleurs aucune récompense, malgré les efforts que demande la réalisation d’une telle œuvre.
Ses toiles sont aussi marquées par ses racines familiales et plus particulièrement par la ville d’Ornans présente dans plusieurs de ses œuvres, telles qu’Un après-dîner à Ornans en 1848-1849, L’atelier du peintre en 1855 et Un enterrement à Ornans en 1849-1850. Ce tableau gigantesque de 515 cm de hauteur et de 668 cm de longueur marque un tournant dans la vie artistique de Courbet. Cette œuvre réaliste traite en effet pour la première fois de la vie quotidienne de simples provinciaux sans pittoresque et sans pathos dans un format réservé au genre noble de la peinture historique. Elle engendre un scandale chez les professionnels et le public. Courbet n’obtient d’ailleurs aucune récompense, malgré les efforts que demande la réalisation d’une telle œuvre.
L’attrait de la nature et de la beauté du corps humain
Courbet est un grand paysagiste qui a su s’imposer par son originalité et son goût de la précision. On retrouve là encore des œuvres représentant sa ville natale, comme La vallée d’Ornans en 1858, mais aussi des tableaux maritimes, tels que La mer Orageuse en 1869. Ce dernier illustre la puissance des vagues dessinées à l’arrêt. La mer est ici réalisée par petites touches annonçant ainsi la peinture impressionniste, dont Courbet est le précurseur.
Malgré l’impression d’un assagissement apparent, son goût pour la provocation est toujours présent. Ses trois tableaux de 1866, Le sommeil, L’origine du monde et La femme au perroquet mettent en évidence son intérêt pour le nu féminin, qu’il exhibe sans dissimuler les imperfections. À la fois sensuel et imprégné de réalisme, ces œuvres osent évoquer des thèmes considérés comme inabordables sans pour autant tomber dans la vulgarité. Elles représentent l’accomplissement de la quête réaliste, grâce à une représentation exacte du réel donnant en même temps un sens symbolique à ses peintures.
Malgré l’impression d’un assagissement apparent, son goût pour la provocation est toujours présent. Ses trois tableaux de 1866, Le sommeil, L’origine du monde et La femme au perroquet mettent en évidence son intérêt pour le nu féminin, qu’il exhibe sans dissimuler les imperfections. À la fois sensuel et imprégné de réalisme, ces œuvres osent évoquer des thèmes considérés comme inabordables sans pour autant tomber dans la vulgarité. Elles représentent l’accomplissement de la quête réaliste, grâce à une représentation exacte du réel donnant en même temps un sens symbolique à ses peintures.
Une fin mouvementée
Condamné à six mois de prison et exilé en Suisse, Courbet est éloigné de la société française comme un paria. Ses tableaux illustrent cette période sombre durant laquelle il est obligé de peindre pour rembourser ses dettes. Il réalise deux autoportraits lors de son séjour en prison à Sainte-Pélagie et de nombreuses natures mortes pendant son exil. Il peint à cette époque plusieurs plateaux de fruits et des truites agonisant. Il montre à travers ces œuvres la souffrance de l’animal condamné à mourir. Cette fatalité traduit de manière métaphorique celle de l’artiste désavoué et rejeté par son pays d’origine. Ce sont les peintures les plus expressives et les plus touchantes de l’œuvre de Courbet, puisqu’elles marquent le désarroi du peintre face à l’injustice dont il est victime.
Photos :
Le désespéré, collection particulière, par courtoisie du Conseil Investissement Art BNP Paribas. Photo Michel Nguyen.
Un enterrement à Ornans, Paris, musée d’Orsay. Photo RMN/Hervé Lewandowski.
La femme au perroquet, New York, The Metropolitan Museum of Art. © The Metropolitan Museum of Art.
La truite, Zurich, Kunsthaus. Photo RMN/Hervé Lewandowski.
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