lundi 12 janvier 2015

Charlie Hebdo est bien toujours vivant!

                                                        À paraître Mercredi 14 janvier!

vendredi 5 décembre 2014

Why not company: Des pochettes à préservatifs chics et élégantes



Á l’occasion de la semaine internationale de lutte contre le Sida, NQT a rencontré deux jeunes entrepreneurs qui ont décidé de créer des pochettes pour préservatifs. En effet, Camille Colin et Yoav Lévy ont voulu faire de ces pochettes un accessoire de mode qui permet d’avoir sur soi et à n’importe quel moment un préservatif sans en avoir honte favorisant ainsi leur utilisation et la prévention contre les MST et le VIH, qui concerne encore 150 000 personnes en France, dont 6372 nouveaux cas en 2012.

NQT : Racontez-nous vos parcours respectifs.

Camille Colin : J’ai fait une école de commerce en cinq ans, l’European Business School. Avec cette école, j’ai eu un parcours plutôt international. Je suis partie en troisième année à Madrid et à Hong Kong, où j’ai aussi fait un stage. Enfin, j’étais en dernière année à McGill à Montréal. Ma formation est en outre très axée sur les projets de création d’entreprises. On faisait beaucoup de concours entre chaque élève. J’ai toujours aimé faire ce type de projet, c’est d’ailleurs ce qui m’a donné envie d’entreprendre plus tard et de créer Why not company.

Yoav Lévy : J’ai fait un Bachelor [l’équivalent de la licence] en négociation et vente à l’école de commerce l’INSEEC. Je réalise actuellement une année de césure pour lancer Why not company. Je prévois ensuite de faire un Master en alternance afin d’être présent la moitié du temps en entreprise et l’autre partie à l’école.

NQT : Quand vous est venue l’idée de créer Why not company ?

Camille Colin et Yoav Lévy : On a parlé pendant six mois de l’idée d’ouvrir une boîte. En septembre 2013, on a commencé à discuter, notamment du produit et non réellement de la création d’une entreprise. Pour nous, c’était un produit à inventer, mais il a fallu du temps pour qu’on décide de se lancer. On avait déjà tous les éléments pour le faire, donc on s’est demandé pourquoi on ne le ferait pas. La semaine d’après, on est parti en voyage au Maroc pour le fabriquer.

NQT : Pourquoi avoir choisi le Maroc ?

Camille Colin: On voulait que notre produit sorte pour l’été, car notre pochette s’accorde bien avec cette saison, qui est une période où l’on fait des rencontres…On avait peu de temps et il fallait qu’on trouve des fournisseurs pour le faire. Le Maroc s’est alors imposé, car Yoav a beaucoup travaillé avec ce pays comme grossiste et distributeur de produits alimentaires avec la première entreprise qu’il avait créée. On savait qu’on trouverait une société avec une expertise en maroquinerie capable de réaliser notre produit en peu de temps. En France, on aurait mis un an minimum avant de le lancer et le budget aurait été plus important. C’était un choix. On avait vraiment envie de fabriquer rapidement et au mieux nos pochettes sans louper une saison.

Yoav Lévy : Notre objectif à terme est d’avoir une collection française. On a d’ailleurs déjà commencé à se renseigner et à démarcher des fournisseurs.



NQT : Combien de modèles existent-ils pour l’instant ?

Camille Colin : On a développé pour le moment un seul type de modèle pour la pochette de préservatif avec plusieurs couleurs. On a fait ce choix pour des raisons techniques. Par exemple, on n’a pas fait de pochettes avec des fermetures éclairs, car le préservatif peut se coincer. On a fait un seul modèle, car on a voulu qu’il soit le plus efficace possible, pour qu’il ne tombe pas quand on le secoue entre autres. Notre pochette a été pensée pour ça.

Yoav Lévy : Le produit qu’on a fabriqué est pour nous celui qu’on voulait. Il correspond le mieux au concept en termes de praticité, d’esthétisme, de qualité et de protection. Il rassemble en fait tous ces points-là à la perfection. On envisage aussi de créer d’autres collections prochainement.

NQT : Quels sont vos projets ?

Camille Colin : On a prévu de faire une étude auprès de nos clients pour avoir leurs avis sur de nouveaux modèles. On est une start-up et il est important pour nous que les consommateurs soient impliqués dans le processus de production, car on crée pour eux.

Yoav Lévy : Par exemple cette semaine, on nous a demandé des pochettes avec une chaîne accrochée à la ceinture. C’est un modèle auquel on n’avait pas pensé et qu’on va peut-être réaliser pour certaines personnes qui le désirent. Après, cela reste des petites collections ciblées pour des gens qui veulent certaines spécificités.

Camille Colin : On va aussi lancer une campagne de crowdfunding (financement participatif) en février 2015, car on veut faire une collection en cuir qu’on avait prévue et qui est demandée. En outre, on souhaite fabriquer d’autres produits en cuir, qui sont différents et qui ne sont pas liés aux préservatifs. Pour cela, on va faire appel aux consommateurs pour qu’ils nous aident à monter le projet.

NQT : Il s’agit de quel type de produits ?

Camille Colin : On ne peut pas le dévoiler, mais ça sera toujours dans le même concept : être chic en toutes circonstances.

Yoav Lévy : Le but sera d’améliorer le quotidien avec un produit chic, glamour et raffiné. C’est notre cœur de métier. On veut faire des produits innovants qui n’existent pas forcément aujourd’hui ou qui existent et qui ne sont pas du tout adaptés à des besoins particuliers. Ils seront disponibles dans l’idéal fin mars ou début mai 2015 pour que le consommateur puisse préparer l’été.

NQT : Pourquoi avoir choisi ce nom de société « Why not Company » ?

Camille Colin : Ce nom vient de l’histoire de notre entreprise, puisque du jour au lendemain on s’est dit : « Pourquoi pas ? Pourquoi on ne le ferait pas ? ». On voulait un nom international, qui puisse être prononcé par tout le monde. On se rend compte également quand on entend nos amis parler qu’ils disent souvent « why not ? », cette expression est rentrée dans le vocabulaire. Nos amis l’utilisent d’ailleurs d’autant plus depuis qu’on a créé notre société à force d’entendre notre nom.

Yoav Lévy : On voulait aussi traduire une énergie positive, un état d’esprit libre et créatif. C’est ce qu’on désire montrer avec notre souci d’élégance en toutes circonstances. En effet, on aimerait que les gens se disent : « si j’ai envie de faire ça, pourquoi je ne le ferais pas ? ». Nous, on a hésité six mois avant de lancer notre entreprise, mais on se demande pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt. On est jeunes et on n’est pas limités, donc on peut le faire et vous pouvez le faire. On essaye de traduire cette énergie positive à travers notre nom en offrant des produits innovants qui n’existent pas.

Camille Colin : C’est la philosophie de la boîte qu’on voulait transmettre dans son nom, car on fabrique des produits de maroquinerie certes, mais qui changent de l’ordinaire, qui n’existent pas et qui ont chacun une histoire.

NQT : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs ?

Camille Colin et Yoav Lévy: Il faut se lancer, ne pas se mettre de barrière et oser. On doit être motivé et déterminé. On a une phrase sur notre site : « Les seules limites que l’on dépasse ce sont celles des autres », dans le sens positif du terme. Certains ont peur de le faire et ils vont vous dire que ce n’est pas possible. Ils vont vous demander pourquoi vous créez votre société et vous conseillez de d’abord travailler dans une entreprise pour avoir de l’expérience. On peut faire ce choix, ou alors choisir d’ouvrir sa boîte, car on a toujours eu une idée et que c’est le bon moment maintenant. Effectivement, quand on a toutes les clés en main, il ne faut plus avoir peur et se lancer tout en y réfléchissant. Ce n’est que du positif, car l’entrepreneuriat forme énormément. On touche à tout, puisque même si on fait du marketing, on va travailler aussi sur la partie financière ou la communication par exemple.

NQT : Quelle a été votre principale difficulté ?

Camille Colin : On s’est rendu compte d’une chose simple : rien n’est gratuit et tout est payant. Même sur Facebook avec 1000 ou 2000 fans, lorsqu’on publie quelque chose, Facebook va nous bloquer. Notre publication ne sera vu que par 100 personnes, voire moins. De plus, on n’a pas les moyens des grandes marques. On ne peut pas avoir des affiches dans le métro ou des spots publicitaires à la radio. Le plus gros frein quand on est une start-up c’est de se faire connaître. C’est pour cela que l’été dernier, on est partis sur le terrain. Nous sommes allés sur les plages de la Côte d’Azur pour rencontrer les jeunes. On a distribué des flyers. On a même mis et donné des casquettes au cours d’une soirée. Tout le monde en voulait et le DJ s’est également retrouvé avec une casquette. Les gens ont alors cru que la soirée était sponsorisée par nous, alors que ce n’était pas fait exprès. Au final, cela ne nous a pas extrêmement coûté et on a réussi à se faire connaître par plein de jeunes.

Yoav Lévy : Si on n’avait pas été sur le terrain, on n’aurait pas pu faire la moitié de ce qu’on a fait aujourd’hui et rencontré autant de monde, dont des professionnels.

Leur site Internet: http://www.why-not-company.com/.


Yoav Lévy

Camille Colin

mardi 18 novembre 2014

Rencontre avec Matthieu Vincent : co-fondateur de Wecook.fr

De gauche à droite: Alexandre Grimault, Matthieu Vincent et Jérémie Prouteau.

En septembre 2010, Matthieu Vincent, Jérémie Prouteau et Alexandre Grimault décident de fonder leur propre entreprise. Ils créent alors un site Internet gratuit et grand public qui aide à préparer ses repas de la semaine, grâce à une liste de courses adaptée à ses envies, son budget et son temps ainsi qu’à des recettes faciles à réaliser. La première version de Wecook.fr apparaît ainsi sur le web en décembre 2011. Leur site compte aujourd’hui 80 000 inscrits et ils visent 500 000 adhérents l’année prochaine. Une nouvelle version payante sera d’ailleurs bientôt disponible, en plus de la version gratuite, afin de pouvoir proposer des réponses personnalisées aux internautes.


NQT : Comment votre projet Wecook.fr a-t-il vu le jour ?
Matthieu Vincent : Au début, on était trois sans équipe, sans forcément de bureau. On a commencé au sein de l’incubateur de notre école d’ingénieur à Évry.

NQT : Pourquoi vous êtes-vous orienté dans le domaine culinaire ?
Matthieu Vincent : Notre objectif était de créer une boîte plutôt grand public. On voulait être indépendants. On a cherché des idées et on s’est rendus compte qu’autour de nous et que nous-mêmes [moi et Jérémy pendant notre année universitaire à Dublin où nous étions colocataires], nous avions du mal à organiser des repas et à faire des courses ensemble. On n’y arrivait pas. On achetait des produits, on essayait des plats originaux, mais ça coûtait très chers. On ne savait pas comment bien manger. Or, énormément de personnes s’intéressent à la cuisine et aux émissions culinaires, qui proposent des recettes à 3000 ou à 5000 calories qu’on ne fait jamais, et d’autres ont envie de perdre du poids. Nous, on s’intéresse davantage à une problématique alimentaire plutôt que culinaire. On se pose la question de savoir qu’est-ce que je mets dans  mon assiette et dans celle des personnes qui habitent avec moi pour changer, pour manger de façon varié et équilibré ?

NQT : Avez-vous des compétences en cuisine ?
Matthieu Vincent : Pas particulièrement en cuisine, mais je m’intéresse personnellement à tout ce qui concerne la nutrition et la diététique, c’est quelque chose qui me passionne depuis des années. Ça fait presque dix ans que lorsque j’achète un produit, je regarde le packaging pour connaître la composition du tri et les ingrédients. Cependant, il y a une nette différence entre cuisiner et faire à manger. Hier par exemple, j’étais avec un des meilleurs sommeliers de France. Son but est de faire ressortir les goûts. La problématique d’une mère de famille est totalement différente. C’est de faire plaisir à tout le monde, avec un minimum d’efforts et un budget réduit, ce qui est très compliqué. Avec Wecook.fr, nous n’aidons pas les gens à cuisiner, mais nous leur permettons de mieux organiser leur quotidien. On est plus proche d’un coach en ligne que d’une aide culinaire.

NQT : Qui sont vos principaux concurrents ?
Matthieu Vincent : On a quelques concurrents sur l’aide à l’organisation des repas, mais ils sont davantage situés à l’étranger. Il y en a assez peu en France. On était d’ailleurs les premiers à proposer ce type de service. En réalité, notre principale difficulté au début était que les gens ne nous connaissaient pas.

NQT : Quels sont vos plans de développement ?
Matthieu Vincent : On va lancer une nouvelle version de Wecook.fr  dans trois semaines. Aujourd’hui, une personne doit avoir une démarche pro-active et revenir chaque semaine sur le site pour avoir une recommandation de repas gratuite. On va alors offrir un deuxième niveau de service payant avec des conseils d’une nutritionniste ou d’une spécialiste culinaire, qui va toutes les semaines préparer des idées de plats adaptés aux besoins spécifiques de l’internaute, qui souhaite manger végétarien, avoir une alimentation diététique ou sportive, cuisiner pour deux personnes… En janvier ou en février, on va en outre proposer un troisième niveau de service pour des gens qui ont un objectif précis du type perdre du poids ou prendre de la masse musculaire. Une application mobile sera également disponible début 2015.

Matthieu Vincent
NQT : Comment vous est venue cette envie personnelle de créer une entreprise ?
Matthieu Vincent : Pour moi, il s’agit d’un processus intellectuel. Mes parents sont indépendants. Je ne les ai jamais vus avoir un patron. Á l’école, lorsque l’on me demandait de faire une short-list des trois métiers que je voulais exercer, je voyais toujours le côté négatif du management, du fait d’avoir un patron. C’était une vraie source de stress. Je me suis toujours vu comme une personne assez indépendante. Petit à petit, j’ai réalisé que j’aimais réfléchir et concevoir des choses. Á la fin du lycée, j’ai compris réellement que je voulais créer une entreprise, mais j’avais la conviction que je ne pouvais pas, notamment en raison des conseillers d’orientation qui me disaient que cela coûtait beaucoup d’argent et que ce n’était pas possible. Je me suis alors dit que j’allais faire une école d’ingénieur, travailler quelques années dans la finance et accumuler un peu d’argent pour ouvrir ma boîte. C’est en école d’ingénieur que j’ai vu que des personnes commençaient à créer leur entreprise avec rien. En France, immatriculer sa société auprès du registre du commerce coûte un euro. J’ai alors décidé de devenir entrepreneur sans être salarié auparavant. J’ai réussi à convaincre Jérémy, qui voulait au début travailler dans une boîte de conseils. Il était en effet moins dans l’optique de fonder une société, mais il a à présent trouvé sa vocation. J’ai été un bon guide !

NQT : Quelle a été votre plus grosse difficulté en tant qu’entrepreneur ?
Matthieu Vincent : Ma plus grosse difficulté depuis le début et jusqu’à aujourd’hui ce sont les ressources humaines, auxquelles je n’avais pas pensé. La gestion du travail en équipe avec d’autres personnes que ses associés est extrêmement difficile. On est sortis d’école à 23 ans. On avait des stagiaires plus âgés que nous et on ne savait pas comment gérer cela. On n’était pas du tout former au management, au recrutement, à la façon d’orienter et de conseiller son équipe. On n’était pas préparé par exemple à la gestion d’une rupture de contrat.

NQT : Quelle est votre plus belle réussite ?
Matthieu Vincent : Je suis fier aujourd’hui que des personnes utilisent notre service, qu’il soit utile dans le sens où cela crée de la valeur. Quand on reçoit des e-mails d’internautes qui nous disent « grâce à vous, j’arrive à m’organiser, mes enfants sont plus contents » ou « j’ai perdu 20 kilos, je me sens plus équilibrée…», ça fait vraiment plaisir. Ce sont de petites choses, de petites briques qui me rendent heureux au quotidien. C’est le fait de savoir qu’on a construit quelque chose.

NQT : Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui veulent se lancer dans la création d’entreprise ?
Matthieu Vincent : Je vais de temps en temps dans des écoles rencontrer des étudiants qui souhaitent créer leur société. Le premier conseil que je leur donne c’est d’accepter de parler de leur projet. C’est ce qui a été le plus utile pour nous. Beaucoup de futurs entrepreneurs pensent que leur idée est un secret. Je crois fondamentalement qu’une idée n’a pas de valeur, ce qui compte c’est l‘exécution. Il faut donc en parler le plus possible. D’autres personnes qui ont la même idée que nous au même moment peuvent très bien la réaliser d’une autre manière. Au début, on avait d’ailleurs un projet légèrement différent. Le fait d’en discuter, d’être ouverts, d’aller à des événements nous a permis de le redéfinir et de rencontrer des gens qui sont devenus des investisseurs.

NQT : Quelles sont les qualités pour devenir entrepreneur selon vous ?
Matthieu Vincent : Il n’y a pas de profil type. On a des gens complètement ouverts ou fermés, des geeks, des non-geeks. Il y a plein de façon de réussir. Mais, la principale qualité est d’avoir envie, car créer son entreprise est forcément dur et il y a peu de personnes pour qui ça marche tout de suite. Il faut avoir envie et être motivé.

Leur site Internet: https://www.wecook.fr/.
Le blog: http://today.wecook.fr/.

dimanche 26 octobre 2014

Les Rencontres Nationales pour l’égalité des chances : Une opportunité de rencontrer des professionnels du marché de l’emploi



Jeudi 27 novembre 2014, l’association NQT organise les Rencontres Nationales pour l’égalité des chances pour la 5e année consécutive. Elles auront lieu à la Cité du Cinéma à Saint-Denis comme lors de la précédente édition. De nombreuses entreprises seront d’ailleurs présentes: Orange, BNP Paribas, Carrefour, Lagardère, IBM ou encore Thales.
Avec une quarantaine de partenaires privés et publics, NQT s’attend à recevoir 4 000 étudiants et jeunes diplômés cette année. Mis en place en 2010, ces Rencontres Nationales sont l’occasion de rencontrer des professionnels afin d’obtenir des conseils avisés sur sa recherche d’emploi, les compétences recherchées et le marché du travail. Les étudiants pourront ainsi se renseigner sur les formations à privilégier pour trouver plus facilement un emploi, et les jeunes diplômés sur les secteurs qui recrutent, l’attitude à adopter en entretien …
Des intervenants de qualité
Cette journée sera d’ailleurs ponctuée par des interventions de présidents de grands groupes multinationaux et d’experts reconnus (journalistes, diplomates…).
De 14h00 à 14h45 : Nathalie Renoux, journaliste-présentatrice de M6, Dominique Seux, rédacteur en chef des Échos et Romain Nadal, Directeur de la communication et de la presse et porte-parole du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international parleront des métiers des médias et du journalisme, qui attirent toujours autant de jeunes et qui sont en pleine mutation aujourd’hui.
De 15h00 à 16h30, trois dirigeants de grandes entreprises, Franck Garnier, président de Bayer France, Alain Bénichou, président d’IBM France et Jacques Rivoal, président de Volkswagen Group France, échangeront avec les jeunes présents sur leur parcours professionnel, leurs politiques d’entreprise, le recrutement et les exigences du marché du travail. Cette conférence sera retransmise dans les universités partenaires et sur Internet, où les jeunes pourront débattre avec les intervenants grâce au Live Tweet #RNQT 2014.
Des ateliers formateurs
En plus des débats, des ateliers sur la gestion du temps, la prise de parole et l’e-réputation seront animés par des cadres supérieurs et des responsables des ressources humaines. En outre, NQT s’est associé à Pôle Emploi et à YUMP, un organisme qui aide les entrepreneurs, afin de donner des renseignements sur l’emploi, la formation, la transférabilité de compétences et la création d’entreprise.
Un espace sur l’emploi dans le département de la Seine-Saint-Denis sera également ouvert avec un atelier sur le numérique et d’autres .
Une journée sous le signe de l’égalité des chances et des territoires
Les Rencontres Nationales pour l’égalité des chances seront aussi une opportunité pour les étudiants et les jeunes diplômés de découvrir le dispositif de NQT. De 9h30 à 11h00, un bilan et les projets de NQT seront présentés ainsi qu’une rétrospective des précédents événements. Cette association offre effectivement un accompagnement personnalisé à 21 900 jeunes diplômés depuis 2006. Ils sont suivis par un parrain ou une marraine, qui a au minimum huit ans d’expérience et qui travaille dans son secteur d’activité. Près de 72% des jeunes ont d’ailleurs trouvés un emploi à hauteur de leurs compétences en huit mois en étant inscrits à NQT.
Pour NQT, l’aide à l’insertion professionnelle pour tous passe également par des dispositifs spécifiques en faveur des étudiants et des jeunes diplômés handicapés. Un espace leur sera dédié pendant ces Rencontres Nationales pour l’égalité des chances et les entreprises présentes seront incitées à les informer sur les dispositifs mis en place dans leur structure.
Parallèlement, les jeunes d’Outre-mer ne seront pas oubliés, puisque l’association profitera de cette journée pour se mobiliser et favoriser les partenariats avec la Guadeloupe, la Réunion et la Martinique afin que chaque jeune puisse être accompagné et conseillé dans sa recherche d’emploi et son choix de formation.
Jeudi 27 novembre 2014 : Venez nombreux aux Rencontres Nationales pour l’égalité des chances à la Cité du Cinéma de Saint-Denis en vous inscrivant ICI.
Pour plus d’informations sur NQT, visitez le site : www.nqt.fr

dimanche 1 décembre 2013

Stop aux idées reçues sur le Sida


Avec 2,3 millions de nouvelles contaminations en 2012, le Sida demeure un fléau mondial qui a tué 1,6 millions de personnes dans le monde l'an dernier d'après l'association Aides. En France, le nombre de personnes découvrant leur séropositivité reste stable depuis 2007 et s'établit à 6372 individus en 2012 selon l'Institut national de veille sanitaire, alors qu'il avait baissé de 15 % entre 2004 et 2007. Face à ce constat, il est important de faire le point sur cette maladie encore taboue et banalisée depuis l'arrivée de la trithérapie.


Aujourd'hui, on peut vivre avec le sida dans les pays du nord.

Vrai et faux.

Même si depuis l'arrivée de la trithérapie en 1996, la recherche a progressé permettant l'apparition de médicaments plus efficaces et mieux tolérés par les patients, des effets secondaires persistent pour certaines personnes. En outre, aujourd'hui encore un grand nombre de malades se fait dépister tardivement. Le virus a donc eu le temps de se développer et de fragiliser l'organisme. En effet, environ 15 % des personnes* découvrent leur séropositivité au stade sida, c’est-à-dire que le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) a rendu inopérant le système immunitaire provoquant ainsi le sida.

Il est vrai cependant qu’on vit mieux avec cette maladie que dans les années 80-90 et que l'espérance de vie des séropositifs tend à rejoindre celle de la population générale quand on est dépisté et traité tôt. Certains professionnels de santé n’hésitent d’ailleurs plus à parler du sida comme d’une maladie chronique au même titre que le diabète. Effectivement, la nouvelle génération de trithérapie a diminué le risque d’effets secondaires, tels que la diarrhée et la perte de poids, et ce traitement est moins lourd qu’auparavant. Depuis l’arrivée de l’Atripla, associant trois antirétroviraux, dans l’Hexagone en 2009, les malades n’ont plus qu’un cachet à prendre par jour au lieu d’une vingtaine il y a quelques années.

Néanmoins, 300 personnes* meurent encore du sida chaque année en France depuis 2007.
Il ne s'agit donc pas d'une maladie anodine.

Le sida ne concerne plus que les pays africains…

Faux.

Même si l’Afrique subsaharienne demeure la région du monde la plus touchée par l’épidémie, puisqu’elle rassemble 69 % des 35,3 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, le nombre de nouvelles contaminations a baissé de 25 % depuis 2001 et la mortalité aurait diminué de 32 % de 2005 à 2011 dans cette région. Cela s’explique d’une part grâce à l’augmentation du dépistage, qui est passé par exemple de 2,3 à 20 millions de personnes en Afrique du sud en trois ans, et à la généralisation du traitement antirétroviral, dont 7 millions de malades bénéficient à présent alors qu’ils en étaient toujours privés en 2002. Cela ne représente néanmoins que 56 % des personnes qui devraient y avoir accès.**

En dépit de ces progrès dans le continent africain, la contamination explose dans des régions proches de chez nous. En effet, le nombre de personnes séropositives a augmenté de 250 % en Europe de l’Est et en Asie centrale entre 2001 et 2011 selon l’Onusida.

Les chiffres sont plus rassurants dans l’Union européenne, où la progression de nouveaux cas est de moins de 1 %, soit 29 000 personnes.**
Près de la moitié des dépistages a eu lieu cependant à un stade avancé. D’ailleurs, en France, 30 000 personnes ignorent encore qu’elles sont séropositives. Elles seraient en outre responsables de 60 % des nouvelles contaminations chaque année selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). D’où la nécessité de se faire dépister à la moindre prise de risque. D’autant plus que dans notre pays il sera possible de le faire directement chez soi à partir de l’année prochaine à l’aide d’un test salivaire ou sanguin vendu en pharmacie. En attendant, vous pouvez vous rendre dans un centre de dépistage anonyme et gratuit, au centre de planning familial pour vous faire dépister ou conseiller, ou encore demander une prescription à votre médecin afin d’effectuer une prise de sang dans un laboratoire d’analyse. Vous avez aussi la possibilité de faire un test rapide de 30 minutes au sein d’associations de lutte contre le VIH telles que Sidaction, Aides, Crips ou Corevih.

et les homosexuels dans les pays du Nord.

Faux.

En France, 58 % des nouvelles contaminations ont eu lieu lors de rapports hétérosexuels en 2012 selon l’Institut de veille sanitaire. Néanmoins, la majorité de celles-ci concerne les personnes nées à l’étranger, notamment en Afrique subsaharienne dans 75 % des cas.

Cependant, la prévalence du VIH est forte parmi les homosexuels, puisqu’on estime qu’un homosexuel sur cinq est porteur du virus. Il s’agit de la seule catégorie de la population où les nouvelles contaminations augmentent depuis 2003. Cela représente 2676 personnes sur les 6372 personnes séropositives en 2012 dans l'Hexagone. La banalisation de cette maladie et l’amélioration des traitements entraînent par ailleurs une hausse des attitudes à risque et la baisse de l’utilisation du préservatif dans l’ensemble de la population. Ceci est plus visible chez les homosexuels en raison de l’importance du VIH dans ce groupe et d’un dépistage plus fréquents chez eux que chez les hétérosexuels. Effectivement, ils sont 32 % à le demander contre 18 % pour ces derniers.

Le sida est une maladie contagieuse.

Faux.

Le VIH ne se transmet que par voie sanguine, lors de rapports sexuels non protégés, ou de la mère à l’enfant lorsque celle-ci ne suit pas de traitement (avec un traitement, le risque passe de 20 % à moins de 1 %). Effectivement, ce virus est présent dans le sang, le sperme, le liquide pré-séminal présent avant l’éjaculation, les sécrétions vaginales de la femme et le lait maternel.

Embrasser, serrer la main d’un séropositif ou boire dans son verre ne vous exposent donc à aucun risque, car le VIH ne se transmet pas par la salive ni par l’air. De même, on ne peut pas l’attraper en allant aux toilettes, à la piscine ou en se faisant piquer par un moustique.

Par contre, ne partagez pas votre brosse à dents à cause de la présence éventuelle de sang. Si vous vous faites un piercing ou un tatouage, veillez à ce que le matériel utilisé soit stérilisé et que les aiguilles soient à usage unique. En outre, si vous vous droguez, utilisez des seringues et aiguilles neuves et jetables. Ne les échangez pas avec quelqu’un d’autre.

Avec le VIH, on peut dire adieu à toute vie sentimentale et à tous projets d'avenir.

Faux.

Être séropositif ne signifie pas finir sa vie seul. On peut avoir le VIH tout en ayant une vie amoureuse et sexuelle épanouie. Grâce aux traitements antirétroviraux, une personne séropositive peut avoir une charge virale indétectable, c’est-à-dire que le virus est en quantité trop faible dans le sang pour être détecté (en dessous de 40 à 50 copies de virus par millilitres de sang). Le VIH est certes toujours présent, mais moins actif dans sa réplication. Il permet ainsi à notre système immunitaire de se reconstruire et donc d’être en meilleure santé. En outre, le risque de transmission est fortement réduit. Selon l’essai clinique américain de 2011 (HPTN 052) effectué sur des couples hétérosexuels stables, la réduction de ce risque est de 96 %.
Pour Aides, les couples sérodiscordants (l’un est séropositif et l’autre est séronégatif) pourraient même envisager de ne plus utiliser le préservatif à condition que la charge virale soit indétectable depuis au moins six mois, qu’il y ait pas ou peu d’oubli de médicaments et qu’on soit atteint d’aucune autre maladie sexuellement transmissible (chlamydia, syphilis, hépatite B ou herpès génital). Si ces trois conditions sont réunies, le risque de transmission serait quasi nul selon l’association qui s’appuie sur le rapport Yeni de 2010. Dans ce dernier, les experts français l’estimait à 1/10 000.
Néanmoins, il est important de rappeler que le risque zéro n’existe pas et que cette décision personnelle des deux partenaires doit être encadrée par un suivi médical régulier. Le meilleur moyen de protection demeure toujours le préservatif.

De plus, les personnes séropositives, que ce soit l’homme ou la femme, peuvent à présent avoir un enfant sans lui transmettre le VIH ou contaminer son partenaire.

Si la femme est séropositive et a une charge virale indétectable, elle peut décider avec son partenaire et avec l’aide de leur médecin d’avoir des rapports sexuels non protégés pendant les périodes d’ovulation. L’insémination artificielle est aussi une possibilité pour éliminer tout risque de transmission à son conjoint.
En outre, elle devra suivre un traitement antirétroviral soit avant d’être enceinte soit avant la fin de son premier trimestre afin de maintenir une charge virale faible. Lors de son accouchement, des antirétroviraux lui sont administrés. Dans certains cas, une césarienne est nécessaire, même si cet acte n’est plus systématique. Son bébé doit également être sous traitement les premières semaines et elle ne pourra pas l’allaiter, puisque le lait maternel est un vecteur du VIH. Si toutes ces précautions sont prises, le risque de transmission de cette maladie est alors inférieur à 1 %.

Si l’homme est séropositif et a une charge virale indétectable, le rapport sexuel sans préservatif peut également être un choix. Cependant, celui-ci est un peu plus risqué, car le VIH est davantage présent dans le sperme que dans les sécrétions vaginales. Le risque de transmission est de 5 %. Il existe toutefois une technique pour l’éviter. Elle consiste à séparer le liquide séminal, qui contient le VIH, des spermatozoïdes.

Dans le cas d’un couple dont les deux partenaires sont séropositifs, la procréation médicalement assistée dans des centres spécialisés est une solution envisageable en cas de crainte de contamination.

La fellation n’est pas un rapport à risque.

Faux.

La fellation avec et même sans éjaculation est risquée. Même si l’éjaculation est un facteur à risque plus important, le liquide pré-orgasmique présent bien avant l’éjaculation peut aussi transmettre le VIH.
Selon l’étude américaine du Center of Diseases Control and Prevention effectuée sur 102 homosexuels et bisexuels, la fellation est responsable de 7,8 % des contaminations.
Par ailleurs, d’autres maladies sexuellement transmissibles sont facilement attrapées lors de rapports oraux-génitaux non-protégés. C’est le cas de l’hépatite B, dont le risque est de 100 % si l’on n’est pas vacciné, de la syphilis, des gonorrhées, de l’herpès ou des chlamydiae.
En outre, il est déconseillé de se brosser les dents avant et après, car cela peut fragiliser les gencives et provoquer des plaies. Il est également préférable de se rincer la bouche à l’eau et non avec des produits chimiques à base d’alcool qui irritent les muqueuses et éliminent les bactéries qui pourraient lutter contre le VIH.

De même, les autres rapports bucco-génitaux (cunnilingus ou anulingus) ne sont pas sans risque. Les sécrétions vaginales et le sang des règles peuvent transmettre la maladie du sida. Le mieux est d’utiliser un préservatif féminin ou une digue dentaire (un carré de latex vendu en pharmacie, dans des sex-shops ou dans des centres de prévention).

Deux capotes valent mieux qu’une.

Faux.

Une seule est suffisante et recommandée. La superposition de deux préservatifs diminue la résistance du latex et augmente le risque de déchirure. De plus, utilisez un lubrifiant vendu en pharmacie ou en magasin et non un autre produit (huile ou beurre...).

Par contre, il est vrai que deux protections valent mieux qu’une. La pilule associée au préservatif vous permettra d’éviter les risques liés à la rupture de ce dernier ou à l’oubli d’une prise.

 Le sida est une maladie visible sur le visage des personnes séropositives.

Faux.

Grâce à l’amélioration des nouveaux traitements, les effets secondaires sont moins fréquents et moins nombreux. On vit donc plus longtemps et en meilleure santé avec le VIH. La trithérapie diminuerait de près de 70 % les infections opportunistes telles que la tuberculose et le passage de la maladie au stade sida. Les médicaments seraient d’ailleurs efficaces dans 85 à 90 % des cas de nos jours, contre 55 à 60 % dans les années 1990. Toutefois, d’autres problèmes peuvent apparaître comme des maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, le cholestérol, le diabète et l’ostéoporose. Mais, on ne sait pas à l’heure actuelle si cela est dû aux effets secondaires de la trithérapie.

Cependant, même si les traitements permettent de mieux vivre avec le VIH, aucun ne permet à ce jour d’en guérir.

* Chiffres donnés par l’association Aides.
** Données de l’Onusida.

dimanche 17 novembre 2013

Le Salon de Marjolaine : un salon pédagogique et ludique



Jusqu'au 17 novembre, le Salon bio Marjolaine est ouvert au Parc Floral de Paris (photo ci-dessus), près du Château de Vincennes. Bien plus qu'un simple salon, vous y trouverez à la fois de nombreux exposants de bijoux, de vêtements et de cosmétiques ainsi que des professionnels venus sensibiliser le public à l'importance de l'écologie dans la vie quotidienne.

Du 9 au 17 novembre, les organisateurs du Salon Marjolaine ont prévu 30 conférences et films documentaires à l'attention du grand public en plus des 550 stands où chacun pourra trouver son bonheur.

Ces conférences mettent en avant l'importance de protéger l'environnement notamment pour les plus précaires qui subissent de plein fouet le réchauffement climatique qui les empêche de cultiver leurs terres et les oblige souvent à quitter leur habitat pour des abris de fortune. De même, la course aux profits amène parfois les États et les entreprises à sous-estimer les risques pour la sécurité et la santé de ses citoyens, comme ce fut le cas à Fukushima. 

Fukushima : La nécessité d'une reconversion énergétique

Un documentaire sur cet accident nucléaire du 11 mars 2011 a d'ailleurs été diffusé vendredi 15 novembre au Salon suivi d'un débat avec le réalisateur du film Kenichi Watanabe, la productrice Christine Watanabe et Cécile Asanuma-Brice, spécialiste en sociologie urbaine et vivant au Japon depuis douze ans. Initialement prévu jeudi 14 novembre, Le monde après Fukushima a été reprogrammé le lendemain suite aux dégâts provoqués par une explosion de gaz mercredi. À travers ce film, l'accent est mis sur le quotidien des habitants touchés par l'irradiation causée par la centrale. Obligés de vivre dans des zones contaminées, ils sont contraints d'adopter des mesures limitant leur exposition avec des moyens précaires sans l'aide du gouvernement et sans avoir la possibilité de déménager.

Ce documentaire montre ainsi que l'écologie est une priorité d'ordre mondial, car l'utilisation d'énergies polluantes ne peut être sécurisée à cent pour cent même dans les pays riches. En outre, M.Kimura, un spécialiste de la radioactivité, a affirmé dans Le monde après Fukushima que l'énergie nucléaire a « un coût écologique, humain et financier énorme ». Pour lui, « le séisme n'a fait que révéler les failles, les fissures d'un système dont l'arrogance n'avait d'égal que son aveuglement. »

Des exposants en nombre pour le plaisir de tous


À côté de ces conférences et de ces débats sérieux, de nombreux stands ont été installés pour satisfaire toute la famille. La première salle est consacrée à la présentation du travail de diverses associations dont Greenpeace. Ensuite, plusieurs espaces sont consacrés aux jouets pour enfants. De quoi commencer vos achats de noël tout en respectant l'environnement! Vous pourrez également vous régaler avec des produits locaux à l'intérieur et à l'extérieur des stands pour les moins frileux avant de passer à la dernière salle remplie de monde et de souvenirs de toutes sortes. Vous aurez alors le choix entre des bijoux en or végétal (voir la photo ci-dessus), des produits cosmétiques bio, des tapis en peaux de moutons ou encore des massages de 30 minutes réalisés par des professionnels.


Photo n°2 : Prise sur le site http://esperarte.org/.

lundi 11 novembre 2013

« Désirs et volupté » : un hymne à la beauté féminine

Jusqu’au 20 janvier 2014, le Musée Jacquemart-André vous invite à découvrir une cinquantaine d’œuvres de peintres britanniques des années 1860 jusqu’à la Première Guerre mondiale à travers l’exposition « Désirs et volupté » mettant en valeur la beauté féminine.

Sous le règne de Victoria, de 1837 à 1901, la Grande-Bretagne devient la première puissance économique mondiale. Sa révolution industrielle a mené à l’émergence d’une bourgeoisie urbaine puritaine qui prône une morale austère. La femme est alors confinée dans la sphère domestique et doit cacher son corps dans un souci de respectabilité. Face à cette rigueur et aux conséquences néfastes de ce boom économique, les peintres s’évadent grâce à leur art. La femme devient alors une muse tantôt amoureuse, mélancolique ou vénéneuse. Elle incarne alors un idéal de beauté tant par sa physionomie avantageuse que par la noblesse de ses sentiments.

La nostalgie d’un âge d’or antique

Comme dans l’exposition « Le nu masculin » du Musée d’Orsay, la beauté féminine est avant tout représentée selon l’idéal classique gréco-romain. Les peintres Sir Lawrence Alma-Tadema, Frédéric Lord Leigton et Albert J. Moore en sont d’ailleurs les dignes héritiers. Ils s’inspirent à la fois de l’histoire, des scènes de la vie quotidienne et de l’esthétique de cette époque. Légèrement drapées dans des vêtements soulignant leurs formes harmonieuses, les Jeunes filles grecques ramassant des galets au bord de la mer montrent l’importance de cet héritage classique. Leurs formes rondes et leurs postures rappellent sans conteste l’idéal romain et les peintures de la Renaissance.



À côté de cet art classique, Edwin L.Long et Frederick Goodall s’intéressent à l’histoire égyptienne qu’ils s’appliquent à rendre dans des décors orientaux précis.


La femme sous toutes ses coutures

Amoureuse, enchanteresse ou muse de l’artiste, la femme apparaît sous un nouvel angle. Les peintres se détachent des canons classiques pour s’inspirer de femmes de leur entourage dans un souci de réalisme. Elles deviennent alors de véritables muses qu’ils transforment dans leurs tableaux en beautés de l’époque victorienne.
Ils s’inspirent également du Moyen-âge pour faire de la femme une héroïne amoureuse tour à tour mélancolique et courageuse.
Même dangereuse, la femme enchanteresse est caractérisée par sa beauté. Froide et déterminée, elle demeure cependant inaccessible.  
La Boule de cristal de John W.Waterhouse met en évidence l’antagonisme entre l’innocence de la magicienne suggérée par son teint laiteux et son visage rond, son côté séducteur souligné par sa longue robe rouge et sa dangerosité visible grâce au crâne posé à côté de son livre de sortilèges.
                            

Du nu à la pureté de la beauté féminine

Certains artistes iront même jusqu’à peindre la femme nue en se servant de prétextes tels que la fable antique ou encore la tradition des bains. Ils la dessinent dans des poses lascives et sensuelles en harmonie avec la nature. Le nu est là encore magnifié afin de faire de la femme l’incarnation de la beauté.
En effet, quelque soit leur inspiration, les peintres de l’époque victorienne cherchent tous à exalter la beauté féminine dans le cadre de la vie quotidienne. La femme représente alors la douceur, les émotions et les sentiments. Sublimée et fantasmée, elle devient un rempart et un refuge face au monde matérialiste et à l’austérité ambiante. 


Jeunes filles grecques ramassant des galets au bord de la mer (1871). Frédéric Leighton (1830-1896).  Huile sur toile 84 × 129.5 cm. Mexico, collection Simón © Studio Sébert Photographes.
La Reine Esther (1878). Edwin L. Long (1829-1891). Huile sur toile, 214 x 167 cm. Mexico, Collection Pérez Simón © Studio Sébert Photographes.
La Boule de cristal (1802). John William Waterhouse (1849-1917). Huile sur toile 121.6 × 79.7 cm. Mexico, collection Simón © Studio Sébert Photographes. 


dimanche 10 novembre 2013

La confidentialité des sources : un principe à concrétiser

 Le principe de confidentialité des sources a été reconnu par la Cour suprême du Canada. Cette décision a été prise dans le cadre de l'affaire du scandale des commandites révélée par le journaliste du Globe and Mail, Daniel Leblanc. Cependant, ce n'est qu'au cas par cas que cette protection sera accordée.

Les médias ont connu une grande victoire grâce à la détermination de Daniel Leblanc et de son entreprise de presse, mais celle-ci n'est que partielle. Selon la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), « une position plus forte en faveur de la protection des sources » est primordiale.

« La règle devrait être que les sources confidentielles sont protégées, avec quelques exceptions bien balisées en remplacement de la règle actuelle où les journalistes doivent témoigner à moins que... », estime la FPJQ. Or, la Cour suprême du Canada se réserve un droit de décider s’il est nécessaire ou non de conserver l’anonymat de la source que le journaliste essaie de protéger. Elle propose d'utiliser le « test de Wigmore » afin de déterminer s'il est justifié de communiquer l'identité de la source.

Ce test demande que le juge décide s’il est d'intérêt public de la divulguer, de vérifier si la confidentialité était convenue d'avance avec le journaliste et de déterminer s’il est essentiel de garder le secret, soit dans une optique de protection ou autre. Ainsi, « pour exiger qu'un journaliste, dans une instance judiciaire, réponde à des questions susceptibles de permettre d'identifier une source confidentielle, la partie requérante doit démontrer leur pertinence », a expliqué la Cour suprême du Canada dans son jugement.

MaChouette

Cette décision a été prise après de longs mois de bataille entre Daniel Leblanc et le Groupe Polygone. Les avocats du groupe exigeaient que le journaliste dévoile sa source surnommée MaChouette. M.Leblanc est le journaliste qui a fait les premières enquêtes sur le scandale des commandites. Avec l'aide de plusieurs informateurs anonymes, dont la plus connue est certainement MaChouette, il a été capable de découvrir cette affaire de détournements de fonds.

MaChouette aurait travaillé pour le gouvernement au temps du scandale des commandites. Elle a communiqué de façon anonyme avec M.Leblanc par courriel pour lui donner des informations essentielles. Elle craignait pour son emploi et sa réputation. M.Leblanc a fini par connaître son identité, mais ne l'a jamais divulguée. « Je suis heureux de voir que la Cour suprême reconnaît l'importance de la protection des sources et l'importance du travail des journalistes, que c'est dans l'intérêt public », a-t-il souligné à la sortie de la Cour en octobre.

Le cas McIntosh

Néanmoins, les journalistes avaient connu une défaite plus tôt cette année. Effectivement, un journaliste du National Post, Andrew McIntosh, a été obligé de remettre un document fourni par une source confidentielle. Il a vécu une histoire semblable à celle de Daniel Leblanc en rendant publique l'affaire « Shawinigate » dans les années 1990. Le Premier ministre fédéral de l'époque, Jean Chrétien, a été accusé de profiter de transactions immobilières et des politiques gouvernementales dans sa ville natale, Shawinigan. Avant de devenir chef d'État, il a acheté le Club de golf Grand-Mère ainsi que l'Auberge Grand-Mère. Il les avait revendus, mais a continué d'aider le nouveau propriétaire. Il a finalement versé une subvention afin que ce dernier puisse agrandir son hôtel.

En mars 2008, la Cour a ordonné au National Post de remettre un document concernant cette affaire. Le journal a refusé en invoquant la protection des sources, mais en mai 2010, la Cour a conclu que le journal et M.McIntosh « n'ont pas établi que l'intérêt public à la protection de la ou des sources secrètes [l’emportait] sur l'intérêt public à la production des éléments de preuve matérielle des crimes reprochés ».

C'est le 5 avril 2001 qu'un informateur a donné un document à M.McIntosh. Celui-ci était en réalité une autorisation de prêt de la Banque de développement du Canada (BDC), qui aurait pu prouver la situation de conflit d'intérêts et par le fait même la culpabilité de Jean Chrétien, eût-il été authentique. Andrew McIntosh n'a pas douté de la fiabilité de sa source et lui a alors garanti son anonymat. Le document étant faux, la BDC a donc porté plainte à la Gendarmerie Royale du Canada (GRC). C'est dans ces circonstances que le National Post a été obligé de transmettre le document en question. Le « test de Wigmore » a alors été appliqué, même s’il n'était pas obligatoire à ce moment là. Malheureusement, le cas d’Andrew McIntosh a échoué au test, alors que celui de Daniel Leblanc l'a réussi.

Un vide législatif pour la protection des sources

La décision de la Cour suprême privilégiant le cas par cas dans l'affaire de MaChouette a été critiquée par Reporters Sans Frontières, qui classe cette année le Canada au 21e rang du classement mondial de la liberté de la presse.

En effet, le Canada se démarque par une tradition de droit à la justice au détriment de la liberté de la presse, écrivent Jean-Guy Boilard, juge à la Cour supérieure du Québec, et Jacques Frémont, professeur en droit constitutionnel de l'Université de Montréal, dans Colloque international : la protection des sources et matériel journalistiques.

Contrairement aux médecins, avocats ou prêtres, le journaliste ne bénéficie d'aucune immunité. L'article 2b de la Charte canadienne qui accorde « la liberté de la presse et des autres moyens de communication » et l'article 44 de la Charte québécoise qui affirme que « toute personne a le droit à l'information, dans le cadre prévu par la loi » montrent la bonne volonté des législateurs. Cependant, ils n'accordent aux journalistes aucune protection quant au respect de la confidentialité des sources d'information. 

Pire encore, ces articles sont considérés comme allant en contradiction avec l'article 7 de la Charte canadienne qui déclare que « chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne; il ne peut être porté atteinte à ce droit qu'en conformité avec les principes de justice fondamentale ». Cet article a prévalu dans de nombreuses décisions de justice. Malgré les tentatives pour y remédier, un vide législatif demeure au Québec sur la protection des sources des journalistes.

Par exemple, le rapport Ducharme, émis en février 1984, prévoyait que les journalistes soient appelés à témoigner seulement si la vérité ne pouvait être établie sans leur comparution, mais il n'a jamais été appliqué. De même, le projet de loi fédérale de Serge Ménard, député bloquiste, qui avait été émis le 17 avril 2007 et assurait une protection partielle des sources des journalistes devant la justice en modifiant la Loi sur la preuve au Canada, avait rencontré une vive opposition de la Gendarmerie Royale du Canada provoquant son retrait.

Le Canada demeure ainsi en retard sur son voisin du sud, où trente-neuf états ont intégré la protection des sources dans leur législation. Le président des États-Unis, Barack Obama, a d'ailleurs l'intention de revenir sur l'échec du projet de loi « Free Flow of Information Act », qui devait garantir cette protection au niveau national et a été rejeté une première fois par le Sénat, le 30 juillet 2008.

L'Autriche et la Suède comme modèles internationaux

Depuis plusieurs années, la Suède et l'Autriche sont considérées comme des modèles selon de nombreux experts en ce qui concerne la liberté de la presse. Cette année, elles se sont respectivement classées 5e et 7e au classement mondial de la liberté de la presse, selon Reporters Sans Frontières. Dans ces deux pays, la confidentialité des sources est effectivement assurée par la loi.

La Suède a été le premier pays à adopter un décret sur la liberté de la presse en 1776. Elle se démarque également par sa loi sur le secret, qui impose aux journalistes et aux travailleurs des médias une obligation de protéger leurs sources. Seuls les questions de sécurité de l'État, les intérêts supérieurs publics ou privés déterminés par un juge et les faits concernant la haute trahison ou l'espionnage constituent des exceptions à son application. Cela rappelle le devoir des médecins canadiens de confidentialité à propos des dossiers médicaux de leurs patients.

En Autriche, la législation sur la liberté presse date de 1922. Elle donne à tout employé d'une entreprise de presse le droit au secret rédactionnel et offre la possibilité de témoigner ou non sans encourir de sanctions. Elle ajoute à cela une interdiction de perquisition dans les salles de rédaction et au domicile du journaliste, sauf s'il est impliqué dans le délit.

Dans le Colloque international : la protection des sources et matériel journalistiques, Eva Prager-Zitterbart, présidente du Syndicat des journalistes d'Autriche à la fin des années 1990, explique qu'« il semble que la liberté des médias soit considérée de plus haute valeur que l'obtention de preuves par le tribunal ». Cela illustre ainsi la différence majeure entre l'Autriche et la tradition judiciaire du Canada, qui prône le droit à la justice avant tout.

Par Jennifer Brohan et Françoise Boissinot, étudiantes à l'Université Laval.

Mis en ligne par Anne Caroline Desplanques, journaliste au Journal de Montréal, sur le site http://projetj.ca/.
Le site ProjetJ est une initiative soutenue par la Fondation pour le journalisme canadien en partenariat avec des universités et institutions reconnues oeuvrant dans le domaine du journalisme.

Cet article a été écrit et sélectionné dans le cadre du cours « Journalisme et société » de Mme Colette Brin lors du premier semestre de mon certificat en journalisme.